À l'annonce du confinement, «en 24 heures, on a perdu 50 % de nos débouchés. Les textos et mails d'annulations de commandes affluaient de la part des restaurateurs obligés de fermer, les gens ne voulaient plus venir à la ferme, chacun restait planqué. Pour nous, ce fut un grand vent de panique et un sentiment d'abandon», se rappelle Cécile Chéri-Dubourg, de l'airial de Cécile et Laurent à Vert qui produit asperges, patates douces et maïs à côté de son gîte touristique.
Récolte momentanément arrêtée, il a fallu se réinventer. «Avant de rendre les armes, on va se battre » se dit alors le couple, en postant un message sur Facebook, comme l'ont fait nombre d'exploitants.
Plus de 80 000 vues au final ! «Ça nous a sauvés, on a liquidé notre stock par poches de 2 kg sur le parking d'une boulangerie à Mont-de-Marsan. En plus des drives, on a aussi livré des particuliers, d'Hendaye à Bergerac... maintenant je sais ce que c'est que l'énergie du désespoir !», dit celle qui, en parallèle, n'a subi aucune annulation de réservations d'été au gîte. Mieux, depuis le déconfinement, il y a du monde tous les week-ends, comme cette famille de Bordelais venue télétravailler ici avec les enfants : «ils n'en pouvaient plus de leur appartement, ils sont restés deux semaines !».
Le Drive fermier d'Yzosse a aussi fidélisé quelques nouveaux
consommateurs, alors que 60 % des Français disent vouloir modifier leur
manière de consommer en privilégiant des achats locaux, selon un sondage
BVA mi-juin. Avant la Covid-19, « on tournait entre 30 et 50 commandes hebdomadaires, puis 250 pendant le confinement ! C'est retombé autour de 60 en moyenne
», note Mme Chéri-Dubourg pour qui il faut réfléchir ensemble à
moderniser ces drives, avec pourquoi pas des livraisons à domicile pour «
trouver le bon compromis » qui satisfasse tout le monde.
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Marchés de producteurs de pays cet été
Même problématique de reprise pour Philippe Gallur, de la ferme de Tilhet (Habas), dont les canards et foies gras au maïs grain entier séché naturellement en crib, régalent les papilles, en 100 % direct producteur. Sur les marchés de Mont-de-Marsan et Soustons, les ventes ont bien repris avec la clientèle locale, mais dans la cité thermale, «sans curistes, c'est compliqué. D'ordinaire, ils viennent aussi nous voir à la ferme et font le plein», explique celui qui ne décolère pas de la fermeture des marchés de plein air pendant le confinement alors que les grandes surfaces tournaient à plein régime.
L'éleveur s'en va donc pour une tournée en Bretagne (annulée en mars) puis en Lozère et dans les campings landais cet été. Car il n'y aura pas de fêtes de Dax non plus, là où lui et d'autres producteurs Bienvenue à la Ferme sustentaient les gourmands sous les platanes de la Potinière.
Si des Salons fermiers à la plage auront lieu cet été, le nombre de Marchés de producteurs de Pays sera aussi considérablement réduit. Lors de ces rendez-vous conviviaux en soirée sur de grandes tablées, « les gens font des achats plaisir et nous espérons qu'ils y reviendront », relève Gaëlle Vergnes, du Domaine des Pentes de Barène dans le village-bastide de Pimbo.
En attendant le pique-nique vigneron du 26 juillet dans sa propriété à la vigne plantée en terrasses, cette productrice de Tursan espère que le consommateur se souviendra que «les exploitants en circuit court sont restés à leur côté pendant le confinement». Pour elle, comme pour beaucoup d'agriculteurs, «consommer local doit être un acte militant pour faire vivre le territoire».